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Futur du travail, ADP étudie de près les évolutions du monde de l’entreprise

En s’appuyant sur les réponses détaillées de plus de 34 000 travailleurs répartis dans 18 pays, l’étude People at Work d’ADP Research Institute rend compte des évolutions du monde du travail dans le monde entier.
ADP est un fournisseur mondial complet de solutions de gestion du capital humain (HCM), basées sur le cloud qui unissent l’administration des ressources humaines, la paie, les talents, le temps, la fiscalité et les avantages sociaux. Rumeur Publique conseille et accompagne ADP France depuis de nombreuses années.
L’étude menée en 2024 après celles de 2021, 22 et 23 met en lumière l’évolution du monde qui, après une profonde récession économique et une crise du coût de la vie, connaît actuellement un changement considérable lié au télétravail et au travail hybride.
Alors que le marché du travail s’est nettement stabilisé ces dernières années, le sentiment du personnel continue d’évoluer en fonction des changements de normes du monde du travail, de l’évolution démographique amorcée depuis longtemps et des nouvelles technologies émergentes en lien avec l’intelligence artificielle. Ces bouleversements annoncent un monde du travail marqué par des changements continus et rapides dans un avenir relativement proche.
Le monde se remet des bouleversements provoqués par la pandémie, mais le changement ne s’est pas ralenti. Alors que de nouvelles opportunités et de nouveaux défis remodèlent le marché de l’emploi, les priorités des travailleurs n’ont guère changé, ils accordent toujours beaucoup d’importance à la rémunération et à la sécurité de l’emploi, notamment. À certains égards cependant, ils se sentent menacés par la technologie, le stress et l’évolution des normes sur le lieu de travail.
Résultats clés : salaire, inquiétude face au changement, ESG & DEI, compétences, IA
Pour la quatrième année consécutive, les travailleurs placent le salaire en tête de leurs priorités. Pour plus de 55 % des personnes interrogées le salaire fait partie de leurs trois principales priorités professionnelles.
Le marché du travail mondial s’est considérablement amélioré au cours des quatre dernières années, Malgré cette amélioration, les travailleurs sont mal à l’aise face à d’autres changements, notamment l’intelligence artificielle et le télétravail.
Les débats nationaux sur les initiatives environnementales, sociales et de gouvernance et sur la diversité, l’équité et l’inclusion varient considérablement dans le monde et sont fortement influencés par les normes et les pratiques culturelles, réglementaires et politiques.
Moins de la moitié des travailleurs estiment que leur employeur investit dans les compétences dont ils ont besoin pour faire évoluer leur carrière. Et près de la moitié d’entre eux affirment que les compétences de demain impliqueront des connaissances technologiques qui ne sont pas nécessaires dans l’exercice de leurs fonctions actuelles. 42 % des travailleurs dans le monde pensent que l’IA remplacera tout ou partie de leurs fonctions.
La moitié des travailleurs déclarent ressentir du stress au travail, mais la proportion de ceux qui indiquent ressentir du stress quotidiennement est tombée en dessous des niveaux d’avant la pandémie. Pour autant, compte tenu de l’importance de la santé mentale en termes de productivité et de performances, les employeurs doivent rester vigilants sur cette question du stress sur le lieu de travail.
Focus sur l’Europe : protections sociales, recherche de l’épanouissement au travail, indifférence envers l’IA
Par rapport à de nombreuses autres régions du monde, les travailleurs européens bénéficient de protections en matière de sécurité de l’emploi et de flexibilité. Mais l’intelligence artificielle, qui n’était qu’une simple expérience de pensée il n’y a pas si longtemps, est devenue une réalité sur le marché du travail. Des problèmes se posent également en matière de rémunération.
En Europe plus qu’ailleurs, les travailleurs attachent une grande importance à l’épanouissement au travail. Plus de 60 % des travailleurs néerlandais classent l’épanouissement au travail parmi les trois caractéristiques professionnelles les plus importantes. C’est le résultat le plus élevé, tous pays confondus. L’Europe domine cette catégorie, avec des travailleurs en Allemagne (48 %), en Suisse (45 %), en France (44 %), en Pologne (42 %), en Italie (41 %) et au Royaume-Uni (39 %) qui privilégient l’épanouissement professionnel. Le Japon est le seul pays non européen à figurer parmi les huit premiers dans cette catégorie.
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est devenue omniprésente, apportant avec elle son lot d’outils pilotés par l’IA capables de transformer la vie des travailleurs à l’échelle mondiale. Si certains travailleurs peuvent craindre pour leur emploi, d’autres peuvent se réjouir de l’espoir que suscite cette technologie émergente en termes d’allègement des tâches répétitives ou peu agréables. C’est un véritable bouleversement. Pourtant, de nombreux travailleurs européens réagissent à ce phénomène par une indifférence collective.
France : ESG et questions sur la santé mentale
En France, de nombreuses personnes interrogées attribuent à leur employeur de mauvaises notes concernant les efforts déployés en matière de climat. Elles ne sont pas satisfaites des progrès réalisés en matière d’émissions de carbone (18 %, proportion la plus importante au niveau mondial), de pollution de l’eau (18 %, deuxième place derrière l’Argentine) et d’efficacité énergétique (20 %, proportion la plus importante tous pays confondus).
Elles expriment également des préoccupations personnelles, 43 % d’entre elles déclarant que leur travail pâtit d’une mauvaise santé mentale. C’est la proportion la plus importante en Europe et l’une des plus importantes au monde (l’Inde est à 48 %). Plus de la moitié des travailleurs se disent sous-payés pour le travail qu’ils fournissent (se classant juste après l’Argentine à 53 %).

Document issu de l’étude (Page 53)
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