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No Women No Tech Bordeaux - Interview de Vanessa Portois.

Vanessa Portois a été consultante chez Rumeur Publique avant de partir dix ans vivre à San Francisco et y travailler en tant que Chief Marketing Officer (CMO) pour différentes entreprises de la tech. De retour en France avec sa famille elle est revenue à l’agence puis s’est installée à Bordeaux d’où elle accompagne plusieurs entreprises. Ce qui caractérise Vanessa, c’est un besoin irrépressible de créer des liens, de fédérer des énergies. C’est pourquoi elle a créé l’association No Women No Tech Bordeaux qui regroupe aujourd’hui plus 170 femmes de la région qui ont en commun de travailler pour et avec des entreprises technologiques.
PRISMES : Pourquoi avoir créé No Women No Tech Bordeaux ?
Vanessa Portois : Après le COVID, de nombreuses personnes sont parties s’installer en province et en particulier à Bordeaux qui est une ville très attractive. J’ai ressenti rapidement le besoin de réunir ces personnes pour créer de nouveaux liens entre les nouveaux habitants de la région. C’était particulièrement vrai entre femmes et entre femmes travaillant dans la tech (moins de 30% des employés de ce secteur) ce qui constitue deux points communs à partir desquels nous avons pu les fédérer progressivement.
PRISMES : Comment avez-vous fait ?
VP : Avec les moyens du bord dont nous disposions. Quelques noms et une capacité à organiser des dîners à la maison dans un premier temps. 10, 12 personnes nous rejoignent et petit à petit le groupe a grandi et il a fallu trouver d’autres lieux pour nous retrouver. Aujourd’hui nous avons un partenariat avec Now, un espace de co-working, qui nous offre un lieu pour nos meet-ups. La croissance organique a très bien marché, puis nous avons créé un groupe Linkedin et commencé à nous professionnaliser.
PRISMES : Ce n’est pas votre première expérience.
VP : Effectivement. À San Francisco j’avais monté une communauté de « mothers ». Au fil du temps, ces mères ont repris le travail et le groupe est devenu une communauté d’entrepreneuses et de femmes travaillant dans la tech. Le groupe existe toujours sur Facebook et a compté jusqu’à 1000 membres. Monter et animer des communautés est un fil rouge de ma vie parce que ça me permet de rencontrer plein de gens et créer des liens d’entraide et de soutien.
PRISMES : A quoi sert No Women No Tech Bordeaux ?
VP : C’est un réseau de rencontres, d’idées, de support, d’entraînement. Nous organisons des workshops de co-développement pour aider chacune à mieux se vendre, se présenter, créer sa marque, développer sa présentation car nous sommes beaucoup de freelances. Nous nous regroupons aussi par métiers. Il y a par exemple un groupe de codeuses, ce qui n’est pas ma spécialité, je suis plus impliquée dans le groupe Marketing-Com et dans le groupe Impact. Tout cela fait sens. Nous partageons des projets, nous échangeons des contacts, bref on s’épaule et on avance ensemble avec une grande énergie partagée.
PRISMES : Quelle est la fréquence de vos rencontres ?
VP : On organise des afterworks toutes les 6 semaines ou tous les deux mois autour d’une thématique portée par l’une d’entre nous. Grâce à notre partenariat avec Now, nous pouvons accueillir jusqu’à une centaine de participantes dans les meilleures conditions. Nous avons aussi été contactées par Le Wagon à Bordeaux (l’école de la tech) avec qui nous avons organisé un évènement sur le leadership inclusif dans leurs locaux. Et chaque rencontre, chaque évènement suscite des adhésions. Rien que le mois dernier j’ai reçu plus d’une trentaine de demandes. Nous entrons dans une deuxième phase après la croissance organique, nous devons nous professionnaliser et structurer notre organisation. C’est le programme 2025-2026.
PRISMES : Quelle est la situation des femmes dans la tech ?
VP : Les femmes sont sous-représentées dans ce secteur et souvent confinées à certains postes (Marketing-com, RH…). On y trouve très (trop) peu d’ingénieures, de développeuses, de conceptrices, de responsables de projets. Et surtout, la vie y est souvent difficile pour les femmes malgré les efforts très appréciables de certains grands acteurs. La réduction des efforts de DEI (Diversité Équité et Inclusion) aux États-Unis est une très mauvaise nouvelle pour la place des minorités et en particulier des femmes dans ce secteur. C’est pourquoi il est essentiel de regrouper nos forces pour une entraide efficace et joyeuse. C’est l’ADN de No Women No Tech Bordeaux.
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