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Principe de Dilbert, la situation s’aggrave et porte un nom : la kakistocratie.  

Le principe de Peter est l’un des plus connus : il stipule qu’un employé compétent est promu à un niveau hiérarchique supérieur et qu’un incompétent n’est ni promu ni rétrogradé. Il en découle qu’à long terme tous les postes finissent par être occupés par des incompétents et que l’essentiel du travail est effectué par des salariés qui sont en dessous de leur seuil d’incompétence en attendant d’être promus.

En 1997, soit plus de 20 ans après sa formulation, le dessinateur humoriste américain Scott Adams auteur des aventures de Dilbert, a développé le principe de Peter dans une version plus grave mais aussi plus drôle. Selon le principe de Dilbert, les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers ! Réciproquement, les employés les plus compétents ne sont jamais promus car irremplaçables à leurs postes.

Isabelle Barth, Professeure agrégées des Universités et chercheuse en sciences du Management a forgé le terme de kakistocratie à partir de deux mots grecs : kakistos (le pire) et cratos (le pouvoir). Elle a mené l’enquête pendant trois ans et révélé dans son livre La kakistocratie ou le pouvoir des pires (Éditions EMS 2024) que ce type de gouvernance est bien plus répandue qu’on ne pourrait le croire et infecte non seulement quelques bureaucraties publiques mais aussi des multinationales, des start-up et des TPE.

Selon Mme Barth : « Si les kakistocraties existent depuis le début de l’humanité, le sujet trouve une nouvelle actualité avec le développement exponentiel du numérique et tout particulièrement de l’intelligence artificielle (IA), qui génère la « présomption de compétences ».

Elle propose quatre scénarios pour supprimer une kakistocratie :

  • Former les employés pour développer leurs compétences
  • Dénoncer l’entreprise et ses managers kakistocrates (name & shame)
  • Recruter des femmes qui, ayant plus de barrières à franchir, sont plus talentueuses que les hommes à statut égal
  • Accepter l’incompétence comme source de créativité et d’innovation : ne pas savoir pourrait susciter un regard neuf.

Il y a une solution à tout, mais elle nécessite un peu de compétence.




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