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Institut Louis Germain : faire revivre l’égalité des chances et le plaisir d’apprendre.  

Julien Puel a fondé l’Institut Louis Germain en 2015 pour aider les collégiens et lycéens talentueux mais défavorisés et leur permettre d’envisager les formations supérieures les plus prestigieuses qui, autrement, resteraient hors de leur portée.

PRISMES : Julien, pourquoi avoir créé l’Institut Louis Germain ?

Julien Puel : Louis Germain était l’instituteur d’Albert Camus. Il a su voir dans son élève tout le potentiel d’un esprit brillant que sa condition sociale aurait dû condamner à ne pas dépasser le certificat d’études. Aujourd’hui, des centaines de milliers d’élèves talentueux sont confrontés à la même situation. C’est pourquoi l’Institut Louis Germain organise pendant les petites vacances scolaires des campus pour les collégiens et lycéens qui le souhaitent et s’engagent. Les cours de Français, littérature, culture générale et philosophie composent le module Humanités complété par le module de mathématiques. L’Institut accompagne sur le chemin de la réussite et de l’ambition scolaires les collégiens et lycéens talentueux avec l’aide de professeurs de l’Éducation nationale volontaires et engagés. Notre objectif est de faire revivre le bel idéal républicain d’égalité des chances alors que cette idée généreuse et ambitieuse a été oubliée et abandonnée.

PRISMES : où en êtes-vous dix ans après la création de l’Institut ?

JP : J’ai commencé avec 40 élèves à Avignon. Aujourd’hui chaque session reçoit plus de 1000 élèves scolarisés dans près de 40 établissements scolaires partenaires à Marseille, dans le Val de Marne et dans l’Essonne.  60 professeurs enseignent à des classes de 20 élèves maximum pendant 120 heures par an. Et non seulement nous enseignons mais nous diffusons aussi la grande littérature en distribuant gratuitement chaque année plus de 10,000 livres (Dostoïevski, Hugo, Flaubert et bien d’autres) car je constate année après année le plaisir de la lecture que découvrent nos élèves. Un plaisir qu’ils garderont toute leur vie et reste indissociable de l’objet physique et magique qu’est un livre.

PRISMES : quels sont vos projets pour l’avenir ?

JP : Le premier projet est de durer. Je vois aujourd’hui des élèves de 6ème s’inscrire à l’Institut. Nous n’avons pas le droit de les laisser tomber en route et de les décevoir, il faut les accompagner jusqu’en Terminale, c’est donc au moins 7 ans. Et chaque année, nous avons plus d’élèves. Pour durer, il faut de l’argent. Le budget de l’Institut est financé à 85% par des fonds privés (fondations d’entreprises, soutiens dans le cadre de politique RSE ou mécènes individuels). Nous avons donc besoin des entreprises pour durer, nous financer, nous soutenir et nous faire connaître afin d’ouvrir de nouveaux campus partout où il y a des besoins, c’est-à-dire malheureusement partout en France. Je prends souvent la parole devant des équipes de direction. Le moins que je puisse dire c’est qu’il y a encore beaucoup à faire pour favoriser la diversité au plus haut niveau. Ça ne pourra pas se faire sans un enseignement d’excellence pour les élèves les plus talentueux.

PRISMES : que pensez-vous de l’Intelligence Artificielle ?

JP : Ce n’est pas d’IA dont on a besoin ! Nous devons d’urgence développer l’intelligence humaine et naturelle. Rien ne peut remplacer l’enseignement, l’école, les professeurs et, j’insiste, la lecture. Vous pouvez-même récupérer nos conseils de lectures pour vos enfants selon la classe qu’ils intègreront en septembre. Par exemple pour préparer l’entrée en 5ème nous conseillons Robinson Crusoé de Daniel Defoe ou Les métamorphoses d’Ovide. Pour les futurs élèves de Terminale, c’est le moment de découvrir la pensée de Claude Lévi-Strauss dans Tristes tropiques. Je rappelle qu’il n’est pas interdit aux parents d’ouvrir quelques livres pendant les vacances et même après ! Lisez et faites lire.

Institut Louis Germain



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