2e édition du baromètre Deloitte « Les Français et les Fintech »

27 mars 2017

25% des Français envisagent de quitter leur établissement financier traditionnel pour les Fintech.

Deloitte publie les résultats de la deuxième édition de son étude « Les Français et les Fintech ».
Cette enquête, menée auprès de 2 000 Français par Harris Interactive, s’intéresse à l’évolution de l’appétence des Français pour les nouveaux services financiers digitaux. Peu familiarisés avec le terme Fintech, les Français les utilisent cependant sans le savoir. Cette deuxième édition montre une évolution de la notoriété et de l’intérêt pour ces nouveaux services qui laisse présager un développement de leur utilisation ; 25% des Français se disent même prêts à quitter leur établissement bancaire. Est-ce la fin du modèle bancaire traditionnel ?

 

83% des Français ne connaissent pas les Fintech… Pourtant, ils sont nombreux à les utiliser sans le savoir
– Parmi les services les plus plébiscités par les Français : comparateurs de services, santé connectée, prêts rémunérés, assurances auto et habitation connectées, agrégation de comptes
– Interrogés sur l’intérêt que représentent ces nouveaux services financiers, 25% des Français déclarent envisager de quitter leur banque pour les Fintech
– Vers la fin du modèle bancaire traditionnel ?
– 55% des Français souhaitent avoir un interlocuteur unique
– 76 % pensent qu’aucun outil digital ne remplacera le conseiller
– 27% sont prêts à utiliser ces services s’ils sont proposés par leur banque ou leur assurance
– 44% estiment même que cela renforcerait leur relation avec leur établissement financier
– Des freins subsistent en matière de pédagogie (37%) et de sécurité des données (34%)

 

 

Les Français et les Fintech : une utilisation stable mais une notoriété et un intérêt grandissants 83% des Français ne connaissent pas le terme Fintech ; ils sont pourtant nombreux à utiliser leurs services sans même le savoir. 26% utilisent ainsi les comparateurs de prix et de services, 15% les transferts d’argent et cagnottes, 15% le financement participatif (+9 points vs 2016). L’agrégation de comptes, le conseil automatisé en investissement et les services liés aux objets connectés (assurance et santé) sont utilisés par 5 à 9% de la population. A l’inverse, l’utilisation des services d’agrégation de contrats d’assurance (4%) et l’assurance P2P (3%) sont plus timides.
Interrogés sur leur connaissance des nouveaux services digitaux, un Français sur 2 est familiarisé avec les comparateurs de prix et services (67%), la santé connectée (57%) et les services de transferts d’argent et cagnottes via réseaux sociaux. La santé connectée (+23 points) et l’assurance auto connectée (+ 10 points) sont les deux services marquant la plus forte hausse de notoriété par rapport à 2016.
L’intérêt des Français pour les services financiers digitalisés se confirme, révélateur d’un usage qui devrait croître. 67% sont intéressés par les comparateurs de prix et de services, devant l’assurance habitation connectée (64%), l’agrégation de contrats d’assurance (63%), la santé connectée (56%) et l’assurance auto connectée (57%). La santé connectée (+20 points) et les produits connectés d’assurance habitation (+19 points) connaissent les plus fortes progressions depuis 2016.
Des services innovants, des produits d’avenir qui sont amenés à se généraliser Les Français sont prêts pour une gestion de leurs finances personnelles digitalisée : 78% pensent qu’Internet peut leur faciliter la vie dans la gestion de leurs produits financiers et de leurs assurances, 68% consultent
systématiquement Internet quand ils recherchent un produit, un service ou une assurance.
Naturellement, plus les Français sont digitalisés dans leurs relations financières, plus l’intérêt pour les nouveaux services financiers augmente. Le client Fintech type est un homme, avec une moyenne d’âge de 38 ans, qui habite en région parisienne avec enfants, actif, diplômé et cible patrimoniale avec un salaire net supérieur à 3 000 euros par mois. Il a par ailleurs une forte appétence pour le secteur bancaire et le digital.
Les services proposés par les Fintech sont reconnus comme innovants par une large majorité des Français (81%) et considérés comme des produits d’avenir (70%) ; ils sont amenés à se généraliser à l’avenir (67%). 25% se montrent même prêts à quitter leur banque ou leur assureur pour les Fintech. 38% se disent prêts à ouvrir un compte bancaire ailleurs que dans une agence bancaire ou une banque en ligne, 48% dans un établissement de paiement de type PayPal (enquête Deloitte Relations banques clients, septembre 2016).
Vers la fin du modèle bancaire traditionnel ?
Hugues Magron, Associé Conseil Industrie financière chez Deloitte, commente : « Nous pouvons nous demander si nous tendons vers une fragmentation totale de la relation client où le client détiendrait un produit chez chaque acteur. Or un Français sur deux nous indique préférer avoir un interlocuteur unique qui agrégerait l’ensemble des services financiers et assurantiels. 27% des Français utiliseraient davantage les Fintech si elles étaient proposées par leur banque et 44% estiment que cette entente renforcerait leurs relations avec leurs établissements financiers. Les acteurs traditionnels ont un rôle clé à jouer dans le développement de ces nouveaux services en devenant des agrégateurs multisolutions.»
Parmi les principaux freins liés à l’utilisation de ces services, les Français mentionnent le manque de pédagogie (37%) et la sécurité (34%). Les établissements traditionnels ont ici un levier à activer : 67% des Français font totalement confiance à leur établissement financier et leur assureur sur le respect de leur vie privée lors de l’utilisation de leurs données personnelles.

« Après une croissance exponentielle, l’innovation dans le service financier portée par les Fintech rentre dans une phase de consolidation. Il s’agit aujourd’hui d’accompagner ces nouveaux acteurs dans leurs enjeux de croissance et de renforcer les liens et la maturité des acteurs traditionnels qui revoient en profondeur leurs business models face à l’évolution des attentes et modes de consommation. L’émergence des nouveaux acteurs, le développement de nouvelles technologies, l’adoption de l’intelligence artificielle font craindre une relation client totalement déshumanisée. L’enquête montre que 76% des Français pensent qu’aucun outil digital ne remplacera l’humain en banque-assurance. L’homme, la relation humaine augmentée, resteront au coeur de la relation client dorénavant digitalisée », analyse Julien Maldonato, Directeur Conseil Fintech Disruptor chez Deloitte.

 Pour découvrir les détails de l’étude Deloitte :